C’est le feuilleton politique qui aura tenu la France en haleine : après une démission qui a secoué l’exécutif, Sébastien Lecornu a été renommé Premier ministre par Emmanuel Macron le 10 octobre 2025. Moins d’une semaine après avoir quitté Matignon, celui que l’on surnomme déjà le « moine-soldat » est de retour, chargé de former un nouveau gouvernement. Ce scénario, aussi inattendu que rocambolesque, est le signe d’une crise politique profonde et d’une difficulté croissante à rassembler une majorité stable.
Pour les seniors, qui sont particulièrement attentifs aux enjeux de stabilité et aux réformes structurelles, cette reconduction éclaire les priorités de l’exécutif, notamment en matière de défense et de finances publiques. Or, cette nouvelle prise de fonction se fait sous la menace immédiate d’une motion de censure, transformant Matignon en véritable poudrière. La question n’est plus de savoir s’il a été choisi, mais s’il pourra durer face à un Parlement fragmenté et particulièrement remonté.
Un gouvernement éclair pour un retour sous tension
La première phase du « Gouvernement Lecornu I » n’aura duré que quelques semaines, s’achevant sur une démission surprise. Le retour de Sébastien Lecornu est donc un pari risqué pour le Président, qui mise sur la fidélité et la pugnacité de son ancien ministre des Armées. Cette reconduction est perçue par l’opposition comme un simple recyclage politique, manquant de l’ouverture et du renouvellement tant réclamés.
Le Premier ministre est désormais dans une course contre la montre pour nommer une nouvelle équipe et convaincre l’Assemblée nationale avant que les oppositions, de gauche comme de droite, ne s’unissent pour renverser son gouvernement dès sa déclaration de politique générale. Attention, une nouvelle chute serait inédite et pourrait précipiter une dissolution de l’Assemblée, que beaucoup jugent de plus en plus inéluctable.
Le cap budgétaire et les promesses de stabilité
La principale urgence du nouveau (ou re-nommé) Premier ministre est de faire adopter le budget 2026 avant la fin de l’année. C’est l’échec des négociations budgétaires qui avait conduit à la démission initiale. Lecornu s’est engagé à trouver un terrain d’entente sans recourir au très controversé Article 49.3 de la Constitution, bien que la marge de manœuvre soit infime.
Pour les aînés, le contenu de ce budget est important, car il dictera l’évolution de leurs pensions, des aides sociales, et surtout, du financement des services publics de proximité. L’objectif d’un retour à l’équilibre des comptes sociaux est au cœur des débats, et toute coupe ou toute augmentation d’impôt serait scrutée à la loupe par l’électorat senior, traditionnellement très sensible à la question du pouvoir d’achat.
La sécurité nationale, l’ADN du « moine-soldat »
Ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu porte une attention particulière à la défense et à la sécurité. S’il est à Matignon, son empreinte restera forte sur les questions de souveraineté nationale. C’est dans ce contexte qu’il a récemment enterré définitivement le Service National Universel (SNU) pour lui préférer un service militaire volontaire plus ciblé et professionnalisant. Ce choix est justifié par le besoin de consolider la réserve opérationnelle de nos armées face aux menaces internationales.
Voici les principales raisons de l’abandon du SNU au profit du service volontaire :
- Coût de la généralisation jugé excessif pour le budget de l’État.
- Manque de clarté du modèle civilo-militaire et objectif de cohésion non atteint.
- Priorité donnée au renforcement direct des forces de défense.
- Meilleure adéquation avec les besoins des armées en personnel qualifié.
Le défi de la planification écologique
Malgré la crise politique, le portefeuille de la Planification Écologique et Énergétique, brièvement rattaché à sa fonction lors de sa première nomination, reste une priorité affichée. Même s’il délègue l’essentiel à son nouveau gouvernement, à noter que la transition énergétique aura un impact direct sur la vie quotidienne des seniors, notamment en matière de rénovation des logements (aides MaPrimeRénov’) et d’évolution des tarifs de l’énergie. Lecornu doit prouver que la crise budgétaire ne va pas faire passer les engagements climatiques au second plan.
La difficulté résidera à concilier des efforts budgétaires drastiques avec des investissements massifs dans la transition, une équation politique extrêmement difficile à résoudre sans majorité absolue.
| Priorité de la rentrée 2025 | Objectif affiché | Risque immédiat |
|---|---|---|
| Adoption du Budget 2026 | Obtenir un compromis parlementaire sans recours au 49.3. | Censure du gouvernement ou blocage institutionnel. |
| Cohésion nationale | Restaurer la confiance entre l’exécutif et les partis modérés. | Isolement politique face à la montée du RN et des Insoumis. |
| Sécurité & Défense | Relancer le Service Militaire Volontaire et renforcer les effectifs. | Contestations sur le coût et la priorisation budgétaire. |
| Pouvoir d’achat | Maintenir les aides énergétiques et revaloriser les petites retraites. | Inflation persistante et critiques sur l’efficacité des mesures. |
| Planification Écologique | Poursuivre la trajectoire carbone 2030 et les investissements verts. | Tensions entre écologistes et industriels, arbitrages retardés. |




