Protéger les seniors de la grippe : pourquoi la vaccination reste indispensable

Julien Varnel

octobre 1, 2025

Protéger les seniors de la grippe : pourquoi la vaccination reste indispensable

Chaque hiver, la grippe saisonnière rappelle sa dangerosité, notamment chez les personnes âgées. Loin d’être une infection bénigne, elle provoque chaque année des milliers de décès et fragilise durablement l’autonomie des seniors. Le Dr Dereix, spécialiste en médecine gériatrique, alerte sur l’importance du vaccin et des mesures de prévention à l’approche de l’hiver.

La grippe, une infection aux conséquences graves pour les personnes âgées

La grippe est causée par le virus influenza et se transmet facilement par les postillons, les éternuements ou le contact avec des surfaces contaminées. Les symptômes classiques sont bien connus : fièvre élevée, fatigue brutale, douleurs musculaires, maux de tête et toux sèche. Chez un adulte en bonne santé, la guérison survient généralement en une semaine, mais la situation est bien différente pour les seniors.

« Ce n’est pas une simple fatigue hivernale, mais une infection qui peut avoir des conséquences graves chez les plus fragiles ». En France, environ 10 000 décès sont attribués chaque année à la grippe, dont près de 90 % concernent des personnes de plus de 65 ans. Ces chiffres mettent en évidence la vulnérabilité des seniors face à ce virus.

Les complications ne se limitent pas aux poumons. La grippe fragilise les organismes déjà atteints de maladies chroniques comme le diabète, l’insuffisance cardiaque ou respiratoire. Une perte d’appétit, une déshydratation ou une grande fatigue peuvent entraîner une hospitalisation, voire une perte d’autonomie.

Pire encore, le virus multiplie les risques cardiovasculaires : « Le risque d’infarctus est multiplié par dix, et celui d’AVC par sept à huit dans les jours qui suivent l’infection », précise le médecin. Ce lien direct entre grippe et accidents cardiaques illustre l’importance d’une protection renforcée.

La vaccination, un outil incontournable de prévention

Même si son efficacité varie d’une année à l’autre, la vaccination reste la meilleure arme contre la grippe. Selon les souches en circulation, elle protège entre 30 et 60 %, parfois jusqu’à 80 % des personnes vaccinées. « Elle n’est jamais totalement inefficace ». Surtout, elle réduit nettement le risque de formes graves, d’hospitalisations et de décès.

Chaque automne, la composition du vaccin est adaptée en fonction des virus identifiés dans l’hémisphère sud, ce qui rend la vaccination annuelle indispensable. Les personnes à risque bénéficient d’une prise en charge complète : le vaccin est gratuit et accessible en pharmacie, chez le médecin traitant ou auprès d’un infirmier. Les seniors sont en première ligne, mais la recommandation s’étend aussi aux femmes enceintes, aux nourrissons à partir de 6 mois et aux patients atteints de maladies chroniques.

La protection ne doit pas se limiter aux plus fragiles. Les proches et les aidants jouent un rôle clé dans la chaîne de transmission. « Le vaccin est un geste pour soi, mais aussi pour les autres, car il réduit la probabilité de contaminer les personnes vulnérables ». À l’approche des fêtes de fin d’année, cette dimension altruiste prend tout son sens.

Dépasser les idées reçues et renforcer la prévention

De nombreux préjugés freinent encore la vaccination antigrippale. L’une des croyances les plus répandues est que le vaccin donnerait la grippe. En réalité, il s’agit d’une réaction immunitaire temporaire, avec parfois un peu de fièvre ou des douleurs musculaires, mais sans rapport avec une infection grippale. « Le vaccin ne peut pas transmettre la grippe », insiste le médecin.

Autre idée reçue une seule injection suffirait pour être protégé à vie. Or, l’immunité diminue au fil du temps et les virus mutent régulièrement. Se faire vacciner chaque année est donc une nécessité. De plus, beaucoup de jeunes adultes négligent cette prévention en pensant ne pas être concernés. Même s’ils risquent rarement une forme grave, ils peuvent être des vecteurs silencieux et transmettre le virus à leurs proches plus fragiles.

La vaccination n’exclut pas les gestes barrières, qui conservent toute leur importance. Le lavage fréquent des mains, l’aération des pièces, le port du masque en cas de symptômes ou encore l’évitement des contacts rapprochés lorsqu’on est malade complètent efficacement la protection. Ces gestes simples, associés à la vaccination, constituent un rempart solide contre la propagation du virus et ses conséquences dramatiques chez les seniors.