Retraites : la hausse des pensions ne suffit pas à calmer l’inquiétude des retraités !

Julien Varnel

octobre 17, 2025

Retraites : la hausse des pensions ne suffit pas à calmer l’inquiétude des retraités

L’actualité des retraites en octobre 2025 est marquée par une double dynamique : d’une part, des ajustements concrets sur les pensions, notamment les revalorisations annoncées pour compenser l’inflation ; d’autre part, un climat d’incertitude politique entourant une potentielle suspension de la récente réforme des retraites.

Face à ces évolutions, les futurs retraités doivent redoubler de vigilance et d’anticipation pour sécuriser leurs droits et optimiser leur future pension.

Les impacts concrets sur les pensions en 2025

L’année 2025 apporte des nouvelles tangibles pour les retraités, principalement en matière de pouvoir d’achat. Les pensions de retraite de base (CNAV, MSA, etc.) ont été revalorisées de +2,2% au 1er janvier 2025, un taux qui reflète l’évolution de l’inflation passée.

Cette hausse s’applique également aux allocations sociales comme l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), dont le montant maximal pour une personne seule a été porté à 1 034,28 € par mois.

Les retraites complémentaires Agirc-Arrco ont, quant à elles, connu une revalorisation en novembre 2024 et une nouvelle augmentation est attendue pour novembre 2025, estimée autour de +0,8% à +1,5%. Ces ajustements sont essentiels pour maintenir le pouvoir d’achat des retraités face à l’évolution des prix.

Important, cette revalorisation concerne les pensions déjà liquidées et ne modifie pas les règles de calcul pour les futurs retraités.

Type de Pension/Allocation Taux de Revalorisation (Année 2025) Date d’Application (ou date de référence)
Pensions de retraite de base +2,2 % 1er janvier 2025
ASPA (personne seule) +2,2 % (montant max : 1 034,28 €/mois) 1er janvier 2025
Retraite Complémentaire Agirc-Arrco Estimation entre +0,8 % et +1,5 % Novembre 2025

 

L’ombre politique : vers une suspension de la réforme ?

L’actualité la plus brûlante en octobre 2025 concerne la possibilité d’une suspension de la réforme des retraites, annoncée par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, dans un contexte de tensions politiques. Le gouvernement prévoit d’intégrer cette suspension via un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Attention, la concrétisation de cette mesure est soumise au vote du Parlement. Les débats sont vifs, et des menaces de motion de censure planent, ce qui fait peser une incertitude majeure sur le calendrier et la pérennité des dernières évolutions législatives.

La suspension, si elle est adoptée, pourrait différer l’application de certaines règles, notamment le recul progressif de l’âge légal de départ à 64 ans.

Conseils pour optimiser sa retraite et faire valoir ses droits

Dans ce contexte évolutif, l’anticipation est la clé pour tout actif planifiant son départ à la retraite. Faire valoir ses droits de manière optimale passe par plusieurs étapes cruciales :

Vérification du relevé de Carrière : Il est important de consulter régulièrement son relevé de carrière via les plateformes en ligne des régimes de retraite. Toute erreur (trimestres manquants, salaires mal reportés) doit être corrigée sans délai, car cela impacte directement le calcul de la pension à taux plein (nécessitant jusqu’à 172 trimestres pour certaines générations).

Étude du dispositif carrières longues : même avec le recul de l’âge légal, les départs anticipés pour carrière longue restent possibles sous conditions d’avoir commencé à travailler jeune et d’avoir validé un nombre suffisant de trimestres.

Retraite progressive : un décret a rendu la retraite progressive accessible dès 60 ans (sous condition de 150 trimestres validés et d’un temps partiel entre 40 et 80 % d’un temps complet). Ce dispositif permet d’aménager sa fin de carrière tout en percevant une fraction de sa pension.

Cas pratiques 2025 : ce qu’il faut retenir

Les actifs nés entre 1961 et 1964 sont particulièrement concernés par l’impact immédiat du relèvement progressif de l’âge de départ.

Cas 1 : Né en 1963. Si la suspension n’est pas adoptée, l’âge légal de départ sera porté à 62 ans et 9 mois. La durée de cotisation requise peut atteindre 170 trimestres. L’actif doit donc vérifier que ses trimestres sont bien validés pour éviter la décote.

Cas 2 : Petites Pensions. La revalorisation de l’ASPA à 1 034,28 €/mois pour une personne seule témoigne de l’effort pour soutenir le minimum vieillesse. Les retraités percevant de petites pensions bénéficient directement de cette hausse pour maintenir leur pouvoir d’achat.

À noter, la réforme de 2023 a aussi allongé la durée de cotisation pour le taux plein et a maintenu l’âge d’annulation de la décote à 67 ans. Les incertitudes politiques actuelles concernant la suspension appellent à une vigilance maximale sur l’évolution du PLFSS et les décrets d’application à venir.